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D'autres mondes...
 d'autres sens?

Lise Brault  

 L'être humain, dit-on, perçoit le monde qui l'entoure à l'aide de cinq sens : le toucher, l'ouïe, la vue, l'odorat et le goût.  Le sens du toucher est, selon les experts, de loin le plus important pour le bébé naissant car à ce stade de sa vie, c'est par le toucher qu'il perçoit le mieux la présence sécurisante de sa mère.  Plus tard, le sens du toucher continue d'enrichir les rapports humains mais sert également à alerter l'organisme lorsqu'il y a danger de blessures corporelles (lésions, brûlures, engelures, etc.).

 Le sens de l'ouïe facilite la communication et peut être salutaire en nous prévenant de l'approche du danger.  Autrefois, c'était l'ours ou le tigre ; aujourd'hui, ça peut être l'automobile ou le train.

 Le sens de la vue, quant à lui, semble avoir acquis une importance primordiale pour l'homme moderne.  En effet, nos modes de locomotion et de communication (lecture, télévision, ordinateurs) reposent sur notre sens de la vue.  Nos systèmes de références sont en majorité visuels et même les gestes auditifs tels la syntonisation d'une station de radio ou l'utilisation de sonars se font à l'aide de support visuel.

 Le goût et l'odorat, toutefois, ont perdu de leur acuité chez l'homme au fil de son évolution.  Freud est d'avis que le sens de l'odorat chez l'homo sapiens a commencé à se détériorer le jour où il a adopté la position debout — son nez ne pouvant plus flairer le sol d'aussi près.  De nos jours, les sens de l'odorat et du goût ajoutent à notre qualité de vie.  Mais ils nous ont déjà été salutaires, jadis, lorsqu'on vivait en pleine nature et que l'on se nourrissait de ce qui nous tombait sous la main.  Au XXIe siècle, nul n'a plus besoin de sentir ou de goûter les aliments au supermarché pour s'assurer qu'ils sont comestibles ou sans danger.

 Bref, nos cinq sens ont tous contribué à assurer notre survie en tant qu'espèce, parce qu'ils nous ont permis de bien nous adapter aux conditions de vie terrestre.  Mais avez-vous déjà songé qu'il existe peut-être d'autres sens que nous ne connaissons pas?

 La nature abonde en exemples étonnants : bien sûr, il y a les chauves-souris qui sont dotées d'une espèce de sonar qui leur sert d'yeux ; mais il y a aussi les abeilles qui, par une danse complexe qui nous est totalement incompréhensible, communiquent entre elles et s'échangent des renseignements précieux sur le trajet à suivre pour trouver du pollen ; certains papillons, mâles et femelles, s'appellent mutuellement à des kilomètres de distance ; il y a aussi ces merveilleux monarques qui font un pélerinage tous les ans vers un tout petit village du Mexique où ils se retrouvent par milliers ; et puis il y a les saumons qui remontent les fleuves sur des centaines de kilomètres pour aller pondre leurs oeufs dans le petit ruisseau qui les a vu naître tandis que les oiseaux migrateurs et certains mammifères, tels les caribous, font chaque année de longs périples vers des contrées plus clémentes.

 On ne peut encore que spéculer sur ce qui guide ces créatures et on met ça sur le compte de l'instinct.  Mais cette faculté reste un mystère, même pour la science moderne.  Ces bêtes posséderaient-elles d'autres sens que les nôtres?

 En pensant à tout cela, je me suis posé la question suivante : imaginons, juste pour le plaisir, que nous n'ayions pas seulement cinq, mais plutôt six, sept ou même dix sens.  Quels seraient-ils et quelles merveilles insoupçonnées nous permettraient-ils de percevoir?

 Je fabule, bien sûr.  Mais si notre environnement terrestre ne nous a pas obligés à développer d'autres sens pour survivre, peut-être existe-t-il des sens inédits ailleurs, sur d'autres planètes?

 Si l'on songe à l'infinité du cosmos et à l'infinnité de planètes qui y circulent, est-ce si absurde de penser qu'il puisse exister d'autres écosystèmes habités par des êtres vivants?   Des êtres qui ont recours à d'autres sens que les nôtres, parfaitement adaptés à leur environnement?  Je ne songe pas nécessairement des mammifères comme nous, avec une tête, deux yeux, des membres et un sexe, mais à des êtres dont on ne peut même pas s'imaginer l'aspect tant ils nous seraient étrangers?

 Quitte à en faire sourire quelques-uns, je dirais que c'est plutôt le contraire qui me paraît improbable.  En fait, il me semble qu'il faut être drôlement culotté pour croire que nous, petits terriens, sommes les seuls détenteurs d'une quelconque forme de vie dans tout l'univers.

 Mettons notre égo de côté pour un instant et oublions les enseignements de la civilisation judéo-chrétienne qui place l'homme en tête de la création, suivi des animaux, des plantes et des minéraux.  Imaginez un peu : s'il y avait des créatures qui se situaient plus haut que nous dans cette hiérarchie, c'est-à-dire des êtres plus perfectionnés.  Et si ces êtres vivaient parmi nous mais que, limités par nos cinq sens, nous étions tout à fait incapables de les percevoir?

 Oups! 

*   *   *   *   *

 La petite fourmi avance sur le trottoir et n'a aucune notion de qui vous êtes ; elle ne perçoit de vous qu'une ombre mouvante.  Elle suit son petit bonhomme de chemin sans vous voir car à ses yeux, vous n'êtes pas plus important, ni même très différent de l'arbre qui se balance au vent ou du nuage qui flotte là-haut.  La complexité de l'être humain que vous êtes dépasse son entendement.

 Et si nous n'étions que des petites fourmis vivant parmi des êtres infiniment plus complexes qui échappent à notre conscience?  Espérons seulement qu'ils ne seront pas trop maladroits et qu'ils auront soin de ne pas mettre le pied dans la fourmilière...

Faites de beaux rêves.